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NOUVEAU > NOTRE ETUDE

POURQUOI LA LUTTE CONTRE LES VIOLENCES SEXISTES ET SEXUELLES EN POLITIQUE N’AVANCE PAS.


« je suis innocent,
elle veut me nuire ».

Le 15 novembre 2021, près de 300 femmes politiques françaises lançaient le mouvement #MeTooPolitique, pour que cessent l’impunité, la tolérance à l’égard des violences sexistes et sexuelles dans les institutions et partis politiques. Plusieurs partis politiques, marqués à
gauche, s’étaient alors engagés à cesser d’embaucher, de promouvoir ou d’investir des personnes mises en cause pour ce type de violences
.

Cette première étude de l’Observatoire des VSS en politique analyse les réactions et stratégies de défense des hommes politiques mis en cause pour des propos ou comportements sexistes, des violences sexuelles, ainsi que les réactions de leurs entourages et organisations politiques. Cette étude ne porte pas sur la qualification des faits, et ne nie pas la différence de gravité des accusations portées en fonction de chaque cas. A l’exception de Jérôme PEYRAT et d’Adrien QUATENNENS, condamnés pour violences conjugales, les affaires étudiées concernent des hommes qui soit n’ont pas fait l’objet d’une enquête judiciaire, soit sont, à ce jour, présumés innocents en vertu du code de procédure pénale. Cette étude se concentre sur les discours développés autour des réactions à la révélation de ces affaires.

Nous avons choisi d’examiner les cas suivants (par ordre chronologique de la révélation publique des mises en cause) :

  • Affaire DARMANIN
  • Affaire HULOT
  • Affaire ZEMMOUR
  • Affaire PEYRAT
  • Affaire BOUHAFS
  • Affaire COQUEREL
  • Affaire ABAD
  • Affaire QUATENNENS
  • Affaire BAYOU

Nous avons choisi de nous limiter à ces neuf cas, même si le vivier aurait pu être élargi (affaire Benoît SIMIAN, affaire François ASSELINEAU, affaire Martin ARNOUT, affaire LASSALLE, affaire Hérvé JUVIN…). Les cas retenus couvrent une vaste partie de l’échiquier politique (de la Nupes à l’extrême-droite, en passant par Renaissance et LR), et ont été abondamment commentés dans la presse.

La méthodologie employée est la suivante :
Nous avons travaillé à partir de sources d’informations publiques (médias, réseaux sociaux), qui sont reproduites in extenso en annexe pour en extraire un rappel des faits (personnes mises en cause, existence d’une enquête journalistique ou d’une enquête judiciaire, compilation des réactions de la personne mise en cause lors de la révélation des informations, réaction de l’entourage de la personne mise en cause et de leaders politiques…).

> Accéder au résumé de l’étude.


RÉSUMÉ DES ENSEIGNEMENTS
DE L’ÉTUDE

Tant que les femmes, de tous bords politiques, ne pourront s’investir dans les mêmes conditions que leurs homologues masculins, notre démocratie demeurera inachevée. 

Depuis le lancement du mouvement #MeTooPolitique en novembre 2021, l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique a imposé un constat : les violences sexistes et sexuelles en politique sont massives, concernent tous les échelons de pouvoir et toutes les familles politiques. Le défi qui s’ouvre à nous est maintenant celui des solutions. Elles existent, mais nous nous heurtons à un mur : la réticence des acteurs à s’engager pleinement dans cette voie. C’est pourtant non seulement une obligation légale pour toutes ces structures, qui sont soumises au code du travail et sont en tant que telles tenues de garantir la santé des personnes qui travaillent ou collaborent pour elles, mais aussi un impératif démocratique. Tant que les femmes, de tous bords politiques, ne pourront s’investir dans les mêmes conditions que leurs homologues masculins, notre démocratie demeurera inachevée. Par ailleurs, les violences sexistes et sexuelles en politique ont des conséquences qui excèdent le seul milieu politique. Parce qu’elles se conjuguent avec le maintien de personnes peu soucieuses du respect du corps des femmes à des positions de pouvoir stratégiques, en capacité de décider des politiques publiques, c’est l’ensemble du combat pour les droits des femmes qui est ralenti, miné. Cette étude se focalise sur les réactions suscitées lors de la révélation par la presse d’affaires de violences sexistes et sexuelles en politique.

Les réactions des personnes mises en cause ainsi que celles de leur entourage, lorsqu’il s’agit de violences sexistes et sexuelles, pourraient se résumer en deux phrases : « Je n’y suis pour rien » de la part des accusés et « Je te crois, tu n’es pas seul, la loi est de ton côté » de la part de leur entourage. Ces mêmes phrases rassurantes sont celles qui sont répétées sans relâche dans les cellules d’écoute, dans les associations de victimes de violences. Et pourtant, c’est lorsqu’elles sont utilisées par les auteurs présumés ou par leurs défenseurs qu’elles semblent avoir le plus d’écho. Se trouve ici une démarche particulièrement sournoise de renversement de la responsabilité. La somme de ces interventions – qui tracent une ligne entre le dicible et l’indicible, qui dépeignent les témoignages comme des “dévoiements du féminisme” – crée un climat de défiance quant à la capacité des responsables politiques de faire montre d’exemplarité en interne et à produire des résultats en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans la société en général.

> Accéder au résumé de l’étude.


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